Jean Jacques Pierre Paul est à la fois médecin et poète. Il mène une carrière de poète en Amérique latine, plus précisément au Chili où il publie en français et en espagnol.
Nul ne disconviendra que la littérature haïtienne est tellement riche qu’elle est devenue insaisissable. Les écrivains et les poètes haïtiens respirent partout. Et on a même l’impression que la littérature haïtienne de la diaspora devient de plus en plus imposante. Ce n’est pas sans raison que le livre de Pierre Raymond Dumas, Panorama de la littérature haïtienne de la diaspora, récemment repris par les éditions C3, est plus dense que presque tous les manuels haïtiens d’histoire littéraire.
La littérature haïtienne vit partout. De l’Afrique (Roger Dorsinville) aux États-Unis (Edwidge Danticat) en passant par la France (Jean Métellus). Et voilà qu’un poète haïtien installé au Chili, le pays du grand poète et prix Nobel de littérature en 1971 (Pablo Néruda), vient gonfler la liste.
Jean Jacques Pierre Paul est né à Jacmel, la ville du poète Charles Moravia. Après des études classiques à l’Ecole nationale de Meyer et au Lycée Pinchinat, il part pour la Havane (Cuba) faire des études de médecine. En 2008, il entre au Chili pour poursuivre sa formation de médecin à l’Université de Valparaiso. Installé là-bas, il mène parallèlement à sa vie professionnelle et académique, une vie de poète. Le médecin n’est-il pas si proche du genre humain pour palper ce goût de quelque chose que cherche la poésie ? Voisin du poète chilien Nicanor Para, au «Littoral des poètes», Jean Jacques Pierre Paul écrit ses poèmes à la fois en espagnol et en français.
En 2010, les éditions Ambos, dirigées par la traductrice de « Mur à crever » de Franketienne en espagnol sous le titre de « A punto de reventar », Mercedes Bustamante, publient son deuxième recueil de poèmes : « Islas del futuro. Révitude ou la gestuelle du midi des hommes ». S’en sont suivis aux éditions Marche Infinie les deux autres livres qu’il a présentés au salon du livre de Santiago en 2013: « Délirium poetum» et « Fleur d’existence », deux recueils de poèmes bilingues qui disent la beauté de vivre, de voyager et de rêver. Pour le poète « Chaque errant porte le nom de sa folie » (Délirium poetum), donc, les empreintes du rêve et de la nostalgie. Car le poète se souvient également de son île natale, lui, si loin de Jacmel, de Jérémie, de Saint-Marc…
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